dimanche 1 juillet 2012

Brilliant


Contre toute attente, malgré mes constantes inclinations envers les groupes aux guitares lourdes, j'ai craqué un jour de 1985 pour Ultravox... Je n'étais pas très branché "new wave", même si j'écoutais The Cure depuis les débuts (les fans d'étiquettes vont sauter au plafond, mais je n'en ai qu'un nombre très limité dans ma boîte et "new wave" est celle qui couvre tout un pan de musique rock de The Cure à A-ha)...
Mon camarade de combat Eric, puisque j'étais à l'armée, dans un bureau à attendre que ça se passe, n'écoutait que ce genre, qui était au top de la mode et j'ai donc d'emblée eu sous l'oreille les groupes connus et inconnus (la France et ses médias sous-développés ayant enterré d'office 80% de la production, comme c'est toujours le cas). Je gérais ce raz-de-marée de nouveautés avec la subtilité qui me caractérise, en recopiant sur cassettes tout ce que j'aimais et en éliminant le reste. Exit Depeche Mode, OMD, New Order, Indochine (yurk !) Talk Talk (exceptionnellement, j'y suis revenu dans les années 2000, faut croire que je ne suis pas si définitif dans mes choix ;-)   ) et dans la boîte House of Tears, Tears for Fears et surtout, avant tout, Ultravox, dont l'emphase, la voix superbe de Midge Ure, la vraie batterie de Warren Cann en plus des boîtes à rythmes des synthés de Billy Currie et le vrai son de guitare (Ure, de nouveau) m'avaient tapé dans l'oreille...


Dans les années qui suivirent, je me procurai toute la discographie du groupe, profitant de mes voyages à Londres pour acheter d'occase, l'un après l'autre, tous les maxi-singles, le groupe n'étant pas avare d'inédits et de remix... Je découvris alors que le groupe avait connu une incarnation post-punk et pré-Ure (j'adore ce genre de phrases incompréhensible au commun des mortels), Ultravox! (ne pas oublier le point d'exclamation), avec John Foxx au chant et Stevie Shears/Robin Simon, formation responsable de trois excellents albums, dans une autre veine...


Bref, il n'y a guère que les deux réincarnations des années 1990, initiées par Billy Currie qui avait regroupé quelques parfaits inconnus pour tenter de profiter du nom du groupe, que je n'ai pas aimées (le brave vieux Billy avait un peu exagéré sur ce coup-là, ce qui est d'autant plus dommage que j'ai quelques uns de ses albums solos et qu'ils sont tout à fait honorable).
Quand les musiciens se retrouvèrent en 2008 pour une tournée "Return of Eden", je m'en suis réjoui, surtout que l'album est excellent, même si la voix de Midge Ure est, forcément, un peu érodée par l'âge. Quand ils annoncèrent en 2011 leurs retrouvailles durables pour un nouvel album studio, je ne pus m'empêcher de sourire et de précommander l'album...
Y avait-il un risque qu'ils pondent une daube ? Pas vraiment... Il n'y a aucune chance que cet album vienne relancer leur carrière, ils ne l'ont visiblement pas fait pour ça et leurs messages enthousiastes tout le long de la réalisation du disque montraient qu'ils prenaient du plaisir à l'écrire et le produire, nous promettant autant de plaisir à l'écouter...
Pari tenu, l'album n'est peut-être pas Brillant (leur fameuse mégalomanie ;-) ) mais il vaut largement l'écoute. On retrouve en trois notes le "son Ultravox", le sens du détail (les titres en un mot), le soin de la production, l'immédiat accès à une musique qui bouge, aux mélodies évidentes et parfaites du clavier de Currie et pourtant aux richesses harmoniques qui font que dans dix ans, on pourra encore le réécouter avec le même sourire.

 Flow

Alors, au niveau des bémols, après un début flamboyant, le choix des chansons plus "cool" me refroidit un peu : Remembering, Fall, One et Contact, c'est trop mou pour moi... Une seule aurait suffi pour un album, là, ça fait un tiers du disque et bof... Peut-être m'y ferai-je avec le temps ?  J'ai comme un doute.
En attendant, j'ai 8 chansons nouvelles d'Ultravox (au complet : Ure/Cann/Cross/Currie) et ça me convient, car je ne l'aurais jamais espéré...
D'autant qu'il y a une tournée à l'appui et que j'aimerais bien y aller (je suis toujours frustré, après plus de 25 ans, d'avoir raté leur passage à Bercy pour la tournée U-Vox)... Mais évidemment, c'est au beau milieu d'une semaine juste avant les vacances de Toussaint et j'ai le choix entre Anvers (160km), Paris (226km) et Tilburg (237km)... La distance ne me dérange pas trop, mais ce serait cool de ne pas être tout seul et je ne vois pas grand monde pour m'y accompagner... Mais bon, ça ne va probablement pas m'arrêter et je vais sûrement craquer pour Tilburg, parce que le 013 est une salle que j'adore...

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