lundi 2 septembre 2013

A poil en civil - Jerry Stahl



Le premier roman de Jerry Stahl est déjà une espèce d’ovni littéraire, mais pas tant que ça... Dès les premières pages on sait qu’on est dans un roman policier, mais on a l’impression d’être plongé dans un film des frères Cohen. Les personnages sont tarés, les situations glauques et hilarantes, c’est un tour de grand huit macabre, pervers et déjanté... Le wagonnet s’élève en cliquetant pendant deux chapitres et puis, zou, on file le long du bouquin où tout se succède, s’entremêle et s’imbrique pour former un réjouissant manège de branques...
Tous les personnages se croisent et jouent un rôle dans le tableau, même les accessoires cités dans un chapitre réapparaissent une centaine de page plus loin au cours d’une action apparemment sans intérêt, sauf celui de faire rire le lecteur et de montrer que l’auteur/peintre, maîtrise toutes ses touches de pinceau. Ce que je trouve si irritant dans un roman policier « sérieux » (Harlan Coben) à savoir les rapports inévitables entre personnages (familiaux, amoureux, professionnels) qui les fait se croiser et s’entrecroiser de façon affreusement théâtrale, dans le mauvais sens du terme devient ici un ressort puissant de l’ironie et de l’humour du bouquin. c’est énorme et hilarant...
Bon, on espère un peu que les fantasmes sexuels de Stahl lui permette d’avoir une vie plus « normale », parce que c’est un vrai festival de situations délirantes et malsaines dans ce domaine-là aussi, même si c’est légèrement plus « sage » que dans « Perv » !!!